LES TCA, PARLONS-EN !
Le 2 juin, c’est la journée mondiale de sensibilisation aux troubles des conduites alimentaires.
Les troubles des conduites alimentaires (TCA) sévères concernent près d’un million de personnes en France. Plus de la moitié d’entre elles ne sont pas dépistées et n’accèdent pas encore aux soins.
En Normandie, les TCA plus ou moins sévères touchent 13% de la population adulte (au moins). La prévalence est encore plus élevée chez les adolescents et les jeunes adultes (25% chez les femmes). Leurs complications physiques et psychiatriques exposent à une morbidité élevée : l’anorexie et la boulimie sont aussi une des 1res causes de mortalité prématurée chez les 15-24 ans.
Une journée pour libérer la parole
Le 2 juin c’est la journée mondiale de sensibilisation aux troubles des conduites alimentaires (TCA) avec pour thème cette année : « Libérons la parole » • #NoMoreTCA • #Libéronslaparole
Les trois principaux troubles des conduites alimentaires
- L‘anorexie mentale. L’âge moyen de début des troubles est vers 17 ans avec deux pics, un à 12 ans et l’autre à 18 ans, mais peut survenir aussi plus tardivement. L’anorexie mentale associe une dénutrition (restriction des apports alimentaires par rapport aux besoins de la personne), une peur de prendre du poids et une perception de son corps altérée, avec souvent des comportements compensatoires (hyperactivité physique, utilisation de médicaments …). La perte de poids entraîne une chute de l’indice de masse corporelle (IMC< 18.5KG/m²).
- La boulimie. Elle débute souvent un peu plus tard, entre 18 et 30 ans. Elle se traduit par la répétition de crises boulimiques, c’est-à-dire l’ingestion rapide d’une grande quantité d’aliments, avec une sensation de perte de contrôle de la prise alimentaire (en quantité et en durée). Cette ingestion se déroule souvent en cachette, accompagnée de sentiments de honte et de culpabilité et est suivie d’un ou plusieurs comportements compensatoires pour prévenir la prise de poids (vomissements provoqués, exercice physique excessif, période de jeûne, prise de médicaments…). Comme dans l’anorexie, il y a une préoccupation excessive pour le poids et l’apparence corporelle, avec un déficit de l’estime de soi. Le poids des personnes atteintes de boulimie est en général dans la norme au début des troubles.
- L’hyperphagie boulimique. L’âge moyen de début des troubles est 21 ans, mais on voit de plus en plus de chez l’adolescent ou même après 50 ans. Elle se caractérise par des compulsions alimentaires (ingestion massive et rapide d’aliments, comme dans la boulimie) mais sans comportements compensatoires pour limiter la prise de poids. L’hyperphagie conduit donc rapidement au surpoids (IMC > 25) puis à l’obésité (IMC >30kg/m²).
La détection et la prise en charge des TCA est encore aujourd’hui trop faible ou trop tardive, ce qui pénalise le pronostic et la qualité de vie (santé physique et psychique, vie relationnelle, vie scolaire et professionnelle). Il est donc essentiel de développer l’offre de soins.
Quelle prise en charge au CHU de Rouen ?
Le CHU de Rouen est un centre expert régional dans la prise en charge des troubles des conduites alimentaires.
- Pour l’adolescent, le pavillon Robert Debré propose une prise en charge ambulatoire à la Maison des adolescents et à l’hôpital de jour, une prise en charge en hospitalisation en pédiatrie et en hospitalisation longue en unité de médecine et psychopathologie de l’adolescent.
- Chez l’adulte, les différentes unités du service de nutrition proposent une prise en charge ambulatoire pour l’anorexie-boulimie (Centre Erik Satie, Charles-Nicolle) et l’hyperphagie (Bois-Guillaume et Saint-Julien), avec des consultations et bilans spécialisés et des séances d’hôpital de jour où les patients sont accompagnés par une équipe multidisciplinaire (diététicienne, psychologue, éducateur sportif, médecin nutritionniste). L’hôpital de la Croix Rouge Française de Bois-Guillaume, en collaboration avec le CHU, est la structure de référence régionale dans la prise en charge hospitalière (SSR Nutrition) des différents types de TCA de l’adulte.
A la demande du ministère de la santé et de l’ARS, les équipes CHU / Croix Rouge ont en charge le Centre d’expertise et de recours pour les TCA en Normandie et accompagnent le développement de l’offre de soins dans différents territoires de Normandie.
Enfin les associations de patients, réunies au sein de la Fédération des Associations de patients concernés par les TCA (FNA-TCA) contribuent à l’information des patients et de leurs proches.
