Les Amis du Musée Flaubert et d’Histoire de la Médecine présentent
Les blessés psychiques de la Grande Guerre
Conférence par le médecin général inspecteur Olivier Farret
Confrontés à l’horreur des champs de bataille, les soldats de la Grande Guerre seront marqués à vie par cette épreuve de l’épouvante. Aucun n’échappe à la peur, mais la violence inouïe de ce conflit de plus en plus meurtrier déclenche chez les combattants des réactions et des comportements divers. Dans la plupart des cas, ils parviennent à surmonter l’horreur ; mais dans les cas contraires le choc psychologique peut être terrible et les traumatismes impressionnants, le plus souvent irréversibles : commotions, confusions, délires, terreurs, démence…
Lors du conflit, une tentative de regroupement des symptômes est réalisée sous les vocables de « psychoses et névroses de guerre ». Cependant les mécanismes générateurs de ces troubles sont très controversés alors que les premières tentatives thérapeutiques s’élaborent. Après la guerre, l’intérêt pour cette pathologie s’éteint progressivement. Ce n’est qu’en 1992 que l’expression « blessé psychique » apparaît dans les textes officiels français. Il faut dire qu’entre temps les conflits mondiaux ont engendré leurs lots d’horreurs : la Seconde Guerre Mondiale, le retour des déportés murés dans leur silence, la guerre d’Indochine et ses
atrocités, la guerre d’Algérie et les marques indélébiles qu’elle laisse sur de nombreux soldats, la guerre du Viêtnam et son afflux de post-Vietnam-syndromes… Les troubles psychiques de ces combattants confrontés à la réalité de la mort, sont enfin reconnus, et le syndrome de stress post-traumatique parfaitement identifié. L’expertise de la médecine militaire s’étendra même à la pratique civile et à la médecine de catastrophe avec en particulier la mise en place des cellules d’urgence médico-psychologiques.
Le médecin général inspecteur Olivier Farret est président de l’Association des amis du musée du Service de santé des armées (AAMSSA) au Val-de-Grâce. Par son intérêt pour la Grande Guerre et ses conséquences, il connaît tout ce que les soldats ont subi de souffrances, de douleurs, d’atrocités ; mais aussi tout ce que les médecins leur ont apporté de soins, de soutien, de soulagement. Et il sait pareillement que toute guerre fait progresser la connaissance scientifique, même si, d’évidence, le prix à payer pour ces avancées est infiniment trop élevé.
Informations pratiques
samedi 25 novembre 2017 à 14h30
Amphithéâtre Lecat – Pavillon Derocque – Hôpital Charles-Nicolle – ROUEN
amismuseeflaubert@gmail.com
Tarifs : 5 €, 3 € (Amis du musée). Sans réservation.
Crédit photo : Musée du SSA, Val-de-Grâce
