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Il existe trois types de dépendance au tabac

Le tabagisme est un comportement appris, sous tendu par une dépendance à la nicotine, qui associe trois types de dépendance qui ensemble maintiennent un état de dépendance optimale.

Il est fondamental de questionner ces trois aspects de la dépendance afin d’optimiser la motivation puis la décision d’arrêt du tabac et surtout maintenir l’arrêt du tabac à long terme.

La dépendance physique

Dès sa première cigarette le fumeur développe des récepteurs nicotiniques. Présents chez tous les humains, il s’agit de récepteurs de plaisir qui fonctionnent grâce une substance : l’acétylcholine présente naturellement dans l’organisme.

Lorsqu’un fumeur inhale de la nicotine, celle-ci mime l’action de acétylcholine. La nicotine stimule les récepteurs de plaisir et en augmente leur nombre. Suite au développement des récepteurs de plaisir, l’organisme « se règle » sur un seuil de nicotine. Ce seuil impose au fumeur de consommer un certain nombre de cigarettes afin d’atteindre son seuil de nicotine et ne plus ressentir de manque.

Plus le fumeur inhale la fumée, plus il fait monter son taux de nicotine, plus il comble le manque induit par le seuil de nicotine et plus il y trouve un soulagement.

Le seuil de nicotine varie selon les fumeurs. Il est inscrit dans la mémoire neuronale de chacun d’entre eux. Cela signifie qu’un fumeur qui arrête sa consommation de tabac devient un ex-fumeur et non pas un non-fumeur. Même après un très long arrêt du tabac, la reprise le ravivera sa mémoire neuronale et par là-même son seuil nicotinique antérieur.

Schéma représentant l'évolution du seuil de nicotine d'un fumeur

La journée d’un fumeur

Au réveil le taux de nicotine est à zéro. Le fumeur doit rapidement allumer une cigarette après son réveil pour « recharger » son taux de nicotine. Il peut fumer 1, 2, 3 … cigarettes jusqu’à atteindre son seuil de nicotine et combler son besoin.

La nicotine est très volatile, la moitié s’élimine toutes les 2h. Dès que le fumeur passe en dessous de son seuil de nicotine, il ressent le besoin de fumer. Lorsqu’il pense fumer par plaisir par habitude ou par envie, il s’agit en réalité de soulager un manque de nicotine.

Fumer moins est-il moins dangereux ?

Plus un fumeur s’éloigne de son seuil de nicotine, c’est-à-dire plus son taux de nicotine dans le sang est bas, plus il ressent le besoin de se « recharger » en nicotine. Il inhale inconsciemment plus fort afin de combler plus rapidement son besoin. L’inhalation est plus forte car plus profonde donc plus toxique.

Fumer moins n’est donc pas moins dangereux !

La dépendance psychologique

La dépendance à la nicotine, par extension au tabac, s’organise comme un piège physiologique auquel le consommateur est soumis peu à peu sans en être réellement conscient.

La première cigarette, souvent à l’adolescence, est le fruit d’une rencontre entre curiosité, mimétisme et un besoin mal défini. Sans y prêter attention, le jeune fumeur pensant trouver grâce à la cigarette une source de plaisir partagée associée à une image décontractée, glisse tranquillement vers un autre état que l’on nomme addiction.

Très vite, il devient difficile de faire la différence entre la dépendance physique et la dépendance psychologique. La dépendance psychologique s’organise autour de ce que l’on peut nommer l’attribution causale qui organise la ritualisation des comportements du réveil au coucher.

Le fumeur associe le tabac à diverses situations émotionnelles et comportementales. Le tabac devient :

L’association avec d’autres produits ou comportements continue de développer la dépendance. Plus de café sans cigarette, plus d’apéritif sans cigarette, plus de voiture sans cigarette, ni de téléphone sans cigarette…

La dangerosité de la cigarette se trouve quasi-éludée du discours du fumeur. Il ne retient que ses vertus voire ses bienfaits. La dépendance est telle qu’elle échappe à la raison.

La dépendance comportementale