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Addiction au tabac

Introduction : comprendre l’addiction au tabac pour mieux s’en libérer

L’addiction au tabac est une problématique de santé publique majeure qui touche des millions de personnes à travers le monde. Derrière ce geste en apparence anodin se cache une dépendance physique, psychologique et comportementale à la nicotine, une substance puissante qui modifie en profondeur le fonctionnement du cerveau. Comprendre les mécanismes de cette dépendance est essentiel pour envisager un sevrage tabagique efficace et durable.

Arrêter de fumer est souvent perçu comme une épreuve difficile, marquée par la crainte du manque, des rechutes et de l’échec. Pourtant, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour accompagner cette démarche : substituts nicotiniques, thérapies comportementales, cigarette électronique, accompagnement médical ou encore approches alternatives. Chaque parcours est unique, mais tous ont un point commun : la volonté de se libérer du tabac pour retrouver sa santé, son souffle… et sa liberté.

Dans cette page, nous allons explorer les différentes dimensions de l’addiction au tabac, les peurs liées à l’arrêt, faire un focus sur la cigarette électronique comme outil de réduction des risques, et passer en revue les aides et traitements disponibles pour soutenir ceux qui souhaitent tourner la page du tabac.

Les différents aides et traitements pour vous aider à cesser de fumer

L’évaluation de la motivation et de la détermination à l’arrêt du tabac pendant la consultation permet d’instaurer le mode de prise en charge et les éventuels traitements. Au moment du choix de la prescription, l’intérêt des différents traitements et leur mode d’action vous sont expliqués. Si les traitements sont particulièrement efficaces sur la dépendance physique et le besoin de fumer, ils n’empêchent pas toujours l’envie de fumer liée à un comportement existant depuis de nombreuses années. Tout au long du suivi ces différents aspects sont abordés. Le rythme du patient est toujours respecté tout en sachant qu’un arrêt à terme est le seul objectif à envisager pour un bienfait pour la santé. Cette direction vers le « zéro tabac fumé » peut se faire en commençant par une réduction accompagnée ou d’emblée par un objectif d’arrêt « rapide ». Les rendez-vous de suivi sont importants pour que la démarche s’inscrive dans la durée et que vous deveniez un ex-fumeur.

Les substituts nicotiniques

Les timbres ou les substituts oraux doivent être prescrits à dose efficaces et utilisés de manière suffisamment prolongée. Le dosage est adapté non pas avec le nombre de cigarettes mais en fonction de la dépendance et de l’intensité de l’inhalation. Le seul objectif est le confort du patient en cours de sevrage

La varénicline

Sous forme de comprimés ce médicament est donné sur prescription médicale uniquement. Il vise à bloquer les récepteurs nicotiniques cérébraux.

La vape

L’intérêt de cet outil est évalué avec le patient. La vape peut être une aide intéressante, qu’on tentera de limiter si possible dans le temps.

Ces différents aides ou traitements sont évalués et adaptés lors des rendez-vous de suivi. Les traitements sont diminués et ensuite arrêtés quand le sevrage se passe bien et seulement si les risques de reprise sont mineurs

L’hypnose

L’un des deux médecins tabacologues est formé à l’hypnose médicale et à la méditation de pleine conscience. Ces deux accompagnements peuvent être proposés dans le cadre du sevrage tabagique à la suite de la première consultation d’évaluation, seuls ou couplés avec un traitement selon le type de dépendance et l’évaluation médicale. Le nombre de séance est variable mais limité.

La consultation avec une psychologue

Si nécessaire pour compléter l’accompagnement des consultations médicales, un suivi par une psychologue spécialisée en tabacologie peut être mis en place.

Les craintes à l’arrêt du tabac

Les deux principales craintes à l’arrêt du tabac

Il existe deux principales craintes à l’arrêt du tabac qu’il est important d’évoquer dès le début de la démarche. Chaque crainte ou tracas a une réponse adaptée et une solution.

Les symptômes de manque

Les symptômes tels que l’irritabilité, les problèmes de concentration, les pulsions à fumer… Ils correspondent le plus souvent au « besoin de fumer » en terme de besoin de nicotine et non pas à « l’envie » qui est plus de l’ordre de la dépendance psycho-comportementale. Ces différents aspects du tabagisme sont discutés tout au long de votre accompagnement. Les symptômes de manque répondent le plus souvent à une adaptation (augmentation) du dosage de nicotine. Celui-ci étant probablement sous dosé.

La prise de poids, elle n’est pas obligatoire !

Les causes sont multiples :
  • Métaboliques La nicotine augmente le métabolisme de base ainsi que le taux de sucre dans le sang (glycémie) avec effet coupe faim.
  • Psycho-comportementales Le rôle « oral » de la cigarette est compensé par le grignotage
Que faire ?
L’objectif est de limiter la prise éventuelle de poids en équilibrant l’alimentation, en augmentant l’activité physique et surtout en ayant une substitution nicotinique suffisamment dosée et utilisée suffisamment longtemps.

Les dépendances au tabac

Il existe trois types de dépendance au tabac

Le tabagisme est un comportement appris, sous tendu par une dépendance à la nicotine, qui associe trois types de dépendance qui ensemble maintiennent un état de dépendance optimale. Il est fondamental de questionner ces trois aspects de la dépendance afin d’optimiser la motivation puis la décision d’arrêt du tabac et surtout maintenir l’arrêt du tabac à long terme.

La dépendance physique

Dès sa première cigarette le fumeur développe des récepteurs nicotiniques. Présents chez tous les humains, il s’agit de récepteurs de plaisir qui fonctionnent grâce une substance : l’acétylcholine présente naturellement dans l’organisme. Lorsqu’un fumeur inhale de la nicotine, celle-ci mime l’action de acétylcholine. La nicotine stimule les récepteurs de plaisir et en augmente leur nombre. Suite au développement des récepteurs de plaisir, l’organisme « se règle » sur un seuil de nicotine. Ce seuil impose au fumeur de consommer un certain nombre de cigarettes afin d’atteindre son seuil de nicotine et ne plus ressentir de manque. Plus le fumeur inhale la fumée, plus il fait monter son taux de nicotine, plus il comble le manque induit par le seuil de nicotine et plus il y trouve un soulagement. Le seuil de nicotine varie selon les fumeurs. Il est inscrit dans la mémoire neuronale de chacun d’entre eux. Cela signifie qu’un fumeur qui arrête sa consommation de tabac devient un ex-fumeur et non pas un non-fumeur. Même après un très long arrêt du tabac, la reprise le ravivera sa mémoire neuronale et par là-même son seuil nicotinique antérieur. Schéma représentant l'évolution du seuil de nicotine d'un fumeur

La journée d’un fumeur

Au réveil le taux de nicotine est à zéro. Le fumeur doit rapidement allumer une cigarette après son réveil pour « recharger » son taux de nicotine. Il peut fumer 1, 2, 3 … cigarettes jusqu’à atteindre son seuil de nicotine et combler son besoin. La nicotine est très volatile, la moitié s’élimine toutes les 2h. Dès que le fumeur passe en dessous de son seuil de nicotine, il ressent le besoin de fumer. Lorsqu’il pense fumer par plaisir par habitude ou par envie, il s’agit en réalité de soulager un manque de nicotine.

Fumer moins est-il moins dangereux ?

Plus un fumeur s’éloigne de son seuil de nicotine, c’est-à-dire plus son taux de nicotine dans le sang est bas, plus il ressent le besoin de se « recharger » en nicotine. Il inhale inconsciemment plus fort afin de combler plus rapidement son besoin. L’inhalation est plus forte car plus profonde donc plus toxique. Fumer moins n’est donc pas moins dangereux !

La dépendance psychologique

La dépendance à la nicotine, par extension au tabac, s’organise comme un piège physiologique auquel le consommateur est soumis peu à peu sans en être réellement conscient. La première cigarette, souvent à l’adolescence, est le fruit d’une rencontre entre curiosité, mimétisme et un besoin mal défini. Sans y prêter attention, le jeune fumeur pensant trouver grâce à la cigarette une source de plaisir partagée associée à une image décontractée, glisse tranquillement vers un autre état que l’on nomme addiction. Très vite, il devient difficile de faire la différence entre la dépendance physique et la dépendance psychologique. La dépendance psychologique s’organise autour de ce que l’on peut nommer l’attribution causale qui organise la ritualisation des comportements du réveil au coucher. Le fumeur associe le tabac à diverses situations émotionnelles et comportementales. Le tabac devient :

  • un facilitateur (communication, prise de décision, action),
  • un gestionnaire (régulateur de l’humeur, ex : joie/tristesse),
  • un contenant (limite, apaise),
  • un booster de performances (stimulateur intellectuel, concentration),
  • un instrument (plaisir, convivialité, partage).

L’association avec d’autres produits ou comportements continue de développer la dépendance. Plus de café sans cigarette, plus d’apéritif sans cigarette, plus de voiture sans cigarette, ni de téléphone sans cigarette… La dangerosité de la cigarette se trouve quasi-éludée du discours du fumeur. Il ne retient que ses vertus voire ses bienfaits. La dépendance est telle qu’elle échappe à la raison.

La dépendance comportementale

Focus sur la vape ou la cigarette électronique

L’usage de la vape est très répandu. Quelques précisions et précautions s’imposent

Contrairement à la cigarette il n’y a pas de combustion lors de l’utilisation de la vape ; Il n’y a donc pas de monoxyde de carbone. Le vapoteur aspire de la vapeur. Le E-liquide est le produit « consommable » avec lequel on recharge la vape. Il contient :

  • Propylène glycol,
  • Glycérine végétale (ou glycérol),
  • Arômes naturels ou de synthèse,
  • Eau pure et/ou alcool (en très faible quantité),
  • Nicotine ou pas : La concentration maximum de nicotine autorisée en France (et dans les états membres de l’UE) limitée à 20 mg/ml (milligrammes par millilitre).

Le Propylène glycol

Le Propylène Glycol (ou PG) est un produit de la famille des alcools. Dans les liquides à vaper, le propylène glycol est un exhausteur de goût, provoquant plus de « hit » (sensation dans la gorge) car d’un goût plus sec, et générant une vapeur légère.

La Glycérine végétale

La Glycérine végétale (ou VG) appelée aussi Glycérol. Il transporte assez mal les arômes mais produit une vapeur dense et abondante.

« Précautions d’emploi » pour le vapoteur

  • Choisir le bon taux de nicotine dans les liquides est un aspect essentiel de la réussite du sevrage et choisir son e-liquide en fonction de son gout.
  • Le PG provoque un assèchement des muqueuses, il est donc nécessaire de s’hydrater.
  • Lorsque l’on installe une résistance neuve, toujours attendre 10mn avant de vapoter. Il faut laisser le temps au liquide de bien imprégner la bourre de coton (ou autre fibre). Si l’on oublie ce délai, le coton est encore sec et il se mettra à brûler lorsque l’on appuiera sur le bouton de chauffe. Le résultat s’appelle le « Dry Hit ». C’est extrêmement désagréable et surtout cela produit des substances  très toxiques. Veiller à avoir toujours suffisamment de liquide dans le réservoir sinon une fois le réservoir vide et que la résistance a vaporisé tout le liquide encore contenu dans la bourre, on aboutit au « Dry Hit ».
  • Les résistances ont une durée de vie limitée. Elles doivent être changées en moyenne tous les 15 jours ou après 30 ml de liquide vaporisés (3 fioles). Selon le type de liquide, la proportion de VG et la puissance de chauffe, cette durée peut varier. Dès qu’un léger goût de brûlé ou une altération de la saveur du liquide arrive, changer immédiatement la résistance.
  • Lors de l’utilisation d’une batterie à puissance variable, toujours respecter la plage de puissance indiquée par le constructeur sur les résistances.
  • Utiliser EXCLUSIVEMENT les liquides prévus pour le vapotage. Tout autre type de liquide peut entraîner des dommages et des  conséquences sur la santé.

Ce qu’en dit la SFT (Société Francophone de Tabacologie)

  • En dehors du contexte du sevrage tabagique : formellement déconseillée.
  • Les médicaments validés doivent être prescrit en 1ère intention avant utilisation de la vape.
  • La vape avec liquide fait partie des moyens non médicamenteux d’aide à l’arrêt du tabac.
  • Son innocuité ne peut être affirmée, même bien utilisée mais son potentiel de toxicité parait très inférieur à celui du tabac fumé.
  • L’utilisation de la vape est préférentielle à la cigarette fumée.
  • Veiller à limiter sa durée d’utilisation dès que sevrage obtenu et arrêt des envies de fumer.
  • Respecter impérativement les règles d’utilisation.
  • Il est souhaitable d’interdire vape dans les lieux publics. Vente interdite aux mineurs.

Ce qu’en dit la tabacologue

En terme de santé, il ne faut pas rester vapoteur et fumeur ! L’objectif final est de ne plus fumer de cigarettes. 
  • On ne dissuade pas un patient qui utilise déjà ou souhaite utiliser une vape. Il est nécessaire de discuter et de s’adapter.
  • L’information et les conseils sur l’utilisation de la vape avec toutes les précautions requises sont privilégiés.
  • Il est alors souhaitable d’associer les substituts et la vape quand l’utilisation de la vape est envisagée.
  • Le suivi est le même que pour les traitements pharmacologiques notamment, l’accompagnement sur la dépendance comportementale et psychologique.
  • Au terme, on vise tranquillement et sereinement la diminution et l’arrêt de l’utilisation de la vape si pas de risques majeurs de reprises.