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Médecine du travail du personnel hospitalier

Facteurs de risques psycho-sociaux des situations de souffrance au travail dans la population d’un établissement hospitalier

Auteur     M. -A. Denis
Auteur     E. Fort
Auteur     A. Massardier-Pilonchery
Volume     75
Numéro     3
Pages     322-323
Publication     Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement
ISSN     1775-8785
Date     juin 2014
Résumé  Introduction et objectif.– Pression juridique, macro-économique, politico-médiatique : souffrance et risques psychosociaux au travail (RPS) sont progressivement devenus un enjeu de santé publique et un objet de recherche scientifique. Comme toutes les grandes institutions, les hospices civils de Lyon (HCL) y sont confrontés dans un contexte d’exigence financière et de restructuration. À l’initiative de la Direction, les HCL se sont engagés dans une politique de prévention de ces risques : groupe central RPS avec des médecins de santé au travail, formation de tous ses cadres aux RPS, demande formulée aux médecins de santé au travail de donner des indicateurs sur ces situations de souffrance au travail. Pour répondre à cette demande, nous avons analysé les situations personnelles de souffrance au travail déclarées avec prise en compte des facteurs de RPS, dans la population d’un hôpital des HCL, l’hôpital Femme-Mère-Enfant (HFME).
Matériel et méthodes.– Lors de chaque consultation motivée pour une question de souffrance au travail ou lorsqu’elle était prédominante lors de la visite médicale, nous avons interrogé ces salariés pour répondre à chacun des items des 6 axes du rapport dit Gollac. Nous avons établi une grille reprenant chacun des axes de ce rapport et ses principales rubriques, et ajouté des variables sur les caractéristiques individuelles ainsi que les orientations données ou décisions prises à l’issue de la consultation. Notre étude s’est déroulée pendant deux ans, sur tout le personnel de l’HFME susceptible de consulter. Afin de tirer une information exploratoire aussi synthétique que possible des données recueillies à partir des entretiens professionnels, nous avons effectué une analyse en correspondances multiples suivie d’une classification des individus.
Résultats.– La population est composée de 54 individus dont 6 hommes. L’âge moyen est de 42 ans. Un quart prend des psychotropes. 16 % déclarent une addiction (tabac ou alcool) ou une pathologie pouvant interférer. Deux axes factoriels sont étudiés (33,7 % de l’inertie totale). L’axe 1 peut être considéré comme discriminant les RPS selon la dimension des rapports sociaux au travail et de l’intensité du travail ; l’axe 2 est discriminant pour l’insécurité de l’emploi, l’autonomie, le conflit de valeur et les exigences émotionnelles. Ainsi sont identifiés : Quadrant (Q) nord-ouest : insécurité de la situation de travail, complexité et intensité du travail, absence d’autonomie, conflit de valeur. Q nord est : évaluation inéquitable, absence d’attention au bien-être des travailleurs. Q sud est : harcèlement moral, discrimination, sentiment d’injustice. Q sud-ouest : mauvaise intégration dans un collectif, absence de coopération avec les collègues. Les individus du Q NO sont plus nombreux à avoir une pathologie grave alors que ceux du Q SE à avoir une ancienneté de moins de 6 ans. Puis une classification ascendante hiérarchique est réalisée permettant d’individualiser 4 classes : classe 1 : 20 salariés mal intégrés dans le collectif, ne coopérant pas avec collègues ; classe 2 : 15 salariés harcelés, avec sentiment d’injustice, de discrimination, vécu d’insécurité de la situation de travail, avec expérience du chômage plus fréquente ; classe 3 : 13 individus plus âgés, avec plus d’ancienneté, plus souvent une pathologie grave, ainsi qu’une addiction et une prise de psychotropes, ressentant complexité et intensité du travail trop forte, sentiment d’injustice, discrimination et absence d’attention au bien être des travailleurs ; classe 4 : plus souvent féminine, avec vécu d’insécurité de la situation de travail, évaluation inéquitable, mauvaise intégration dans le collectif, absence d’attention au bien être des travailleurs, de coopération avec les collègues et sentiment d’injustice.
Discussion et conclusion.– La qualité des rapports sociaux au travail, avec la hiérarchie ou le collectif, est capitale. Cette première approche devrait permettre une meilleure prévention. Une des limites porte sur la variabilité des situations : mal-être, burn-out, anxio-dépression et sur le petit effectif étudié.

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doi:10.1016/j.admp.2014.03.197

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