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Médecine du travail du personnel hospitalier

Repos de sécurité: quels enjeux ?

Ann Fr Anesth Reanim. 2007 Jul-Aug;26(7-8):638-48.
Repos de sécurité: quels enjeux ?
Mion G, Ricouard S.
Departement d’anesthesie-reanimation, hopital d’instruction des armees du Val-de-Grace, Paris cedex 05, France. georges.mion@club.fr

C’est en 2003 qu’ont pris effet les textes réglementant le repos de sécurité, interruption d’activité d’une durée de 11 heures à l’issue d’une garde de nuit: charte approuvée par l’ACGME aux États-Unis, décret du 9 janvier 2001 et arrêté du 14 septembre 2001 en France. La fatigue qui résulte de la privation de sommeil et de la perturbation des rythmes circadiens est un phénomène cumulatif effacé par une période de repos. Malgré une variabilité individuelle, la fatigue accroît les scores d’anxiété, d’irritabilité, de dépression et altère les performances cognitives. Le concept de repos «prophylactique» considère qu’un sujet ne peut être reposé s’il n’a pas dormi au moins cinq heures la nuit précédant la prise d’une garde, ou 12 heures au cours des 48 heures précédentes. Plusieurs études ont montré un lien entre horaires de travail excessifs et survenue d’incidents médicaux liés à la fatigue. Toutefois, les données de la littérature sont pour le moment insuffisantes pour démontrer un lien entre fatigue et mise en danger des patients. Le second enjeu du repos de sécurité est la prévention à long terme de pathologies potentielles en rapport avec les gardes nocturnes chez les médecins anesthésistes–réanimateurs: ulcère gastrique, atteintes coronaires, syndrome métabolique, dépression et syndrome d’épuisement professionnel et enfin accidents liés à la somnolence: après une garde, la privation de sommeil s’accompagne du doublement des accidents de la circulation. L’approche systémique estime que l’erreur est la conséquence d’une organisation défaillante. Davantage de flexibilité et des horaires allégés diminuent les anomalies de la vigilance et le taux d’erreurs médicales graves. L’organisation devrait prévoir de vraies opportunités de sommeil ainsi qu’une optimisation des effectifs et des transmissions d’informations médicales.

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doi:10.1016/j.annfar.2007.03.007

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