Veille documentaire MTPH

Médecine du travail du personnel hospitalier

Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français. Résultats 2004. Raisin

INVS, octobre 2006
‘Surveillance des accidents avec exposition au sang dans les établissements de santé français
Résultats 2004. Raisin’

‘Sous l’égide du Réseau d’Alerte, d’Investigation et de Surveillance des infections nosocomiales (Raisin) et avec le Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition des Soignants aux agents infectieux (Geres), les méthodes de surveillance des accidents exposant au sang (AES) font l’objet d’un consensus et d’un réseau national depuis 2002.
Chaque établissement documentait de manière volontaire, anonyme et standardisée tout AES chez un membre du personnel (étudiant ou stagiaire inclus) déclaré au médecin du travail du 1er janvier au 31 décembre 2004. Les données étaient recueillies sur une fiche adaptée du Geres documentant les circonstances de l’AES (nature, mécanisme, matériel en cause), son suivi (soins immédiats, suivi et prophylaxie éventuelle) et le statut infectieux du patient source. L’incidence des AES était rapportée au nombre de lits d’hospitalisation, aux nombres d’équivalents temps plein (Etp) de professionnels et à la consommation de certains dispositifs médicaux.
En 2004, 13 041 accidents d’exposition au sang étaient recensés dans 371 établissements. La couverture nationale du réseau peut être estimée à 15 % des établissements de santé et 29 % des lits qui donne à la surveillance AES-Raisin une dimension sans beaucoup d’équivalent au niveau international. L’incidence des AES trouvée pour 100 lits d’hospitalisation est de 8,9. Sur la base des 465 494 lits d’hospitalisation recensés en France (données SAE 2002) cela permet d’estimer à 41 276 (IC à 95% : 40 896 � 41 656) le nombre d’AES qui auraient été déclarés en 2004 aux Médecins du travail des établissements de santé Français. La connaissance du statut du patient source vis à vis du VHC et du VIH, qui conditionne la prise en charge ultérieure du soignant, demeure encore dans plus de 20 % des cas inconnue. Le taux de prescription de la chimioprophylaxie antirétrovirale a baissé à 4,5 % en 2004 contre 5,8% en 2003 et 6,3 % en 2002 et traduit probablement l’impact de la circulaire du 2 avril 2003 qui en a réduit le champ d’utilisation.
Pour la première année les sutures arrivent en première position des AES liés à des aiguilles, avant les injections sous cutanés, avec 1 103 AES et 11 % de l’ensemble des accidents. Un tiers des déclarants d’AES liés à une suture sont des internes et, au-delà des secteurs de chirurgie et d’obstétrique, les services de réanimation et d’urgence représentent 20 % des lieux d’accidents. Il paraît donc nécessaire de favoriser la sécurisation de ce geste et de promouvoir l’usage d’aiguille à bout mousse. Une comparaison portant sur les 173 établissements ayant participé à la surveillance en 2003 et 2004 permet déjà de visualiser certains progrès significatifs. L’observance du port du gant chez les victimes est passée de 58,6% en 2003 à 62,3 en 2004 et l’incidence des AES chez les aides-soignants a baissé de 2,3 à 2,1 pour 100 Etp. Enfin le taux d’AES pour 100 000 dispositifs commandés est passé entre 2003 et 2004 de 17,2 à 13,7 pour les cathéters et de 71,6 à 43,2 pour les aiguilles à chambre implantable.
La mise en commun des données 2004 de surveillance des AES confirme la forte implantation de ce réseau en France et témoigne de l’implication des Médecins du travail dans la prévention de ce risque. Les données RAISIN permettent d’objectiver une amélioration de l’observance des précautions standard associée à une baisse significative de certain type d’AES. L’étude souligne aussi les objectifs d’amélioration qui restent à atteindre.’

Chercher cette référence sur : Google Scholar, Worldcat

Les Commentaires sont clos