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Médecine du travail du personnel hospitalier

Évaluation des risques chimiques dans le secteur des cytotoxiques d’un groupe hospitalier

Auteur     C. Vianey
Auteur     M. Carvin
Auteur     B. Baumann
Auteur     A. Maître
Volume     75
Numéro     3
Pages     315
Publication     Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement
ISSN     1775-8785
Date     juin 2014
Résumé Introduction et objectif.– Les médicaments cytotoxiques utilisés dans la chimiothérapie des cancers présentent une toxicité liée à leur mécanisme d’action. La plupart sont classés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction. L’objectif est d’évaluer le risque chimique dans le secteur des cytotoxiques d’un groupe hospitalier comprenant une unité de reconstitution centralisée des cytotoxiques (URCC).
Matériel et méthodes.– Nous avons utilisé une méthode d’évaluation semi-quantitative basée sur la hiérarchisation des risques chimiques. Les situations ont été classées selon trois niveaux de priorité : situation prioritaire, intermédiaire ou non prioritaire.
De plus, nous avons recherché les mesures de prévention préconisées dans la littérature.
Un indicateur biologique d’exposition, le platine urinaire, a été dosé en fin de semaine fin de poste parmi trois groupes de salariés exposés aux sels de platine : agents de service hospitaliers, préparateurs en pharmacie de l’URCC, infirmières d’administration au service ambulatoire. La limite de détection du platine urinaire était de 5 ng/L.
Résultats.– Dans l’URCC, l’évaluation semi-quantitative a classé les situations comme non prioritaires. Les mesures de prévention étaient conformes aux préconisations de la littérature. Sur les dosages de platine urinaire demandés pour six préparateurs en pharmacie, après reconstitution de cytotoxiques, cinq dosages étaient indétectables et le dernier juste au-dessus de la limite de détection (8,5 ng/L).
Dans le service ambulatoire, aux postes d’administration des cytotoxiques, une amélioration des pratiques de port de gants était nécessaire. Les dosages de platine urinaire ont varié entre 5 et 26 ng/L pour quatre infirmières d’administration parmi les cinq dosages demandés, tandis qu’un des prélèvements était indétectable.
Dans le service d’hospitalisation complète, il a été rappelé que les excrétas des patients bénéficiant de chimiothérapie pouvaient contenir des résidus actifs pendant plusieurs jours, et que la protection cutanée devait être renforcée en cas de contact avec les excrétas. Les dosages de platine urinaire des agents de service hospitaliers travaillant en oncologie étaient indétectables.
Enfin, l’éviction des salariées enceintes et allaitantes devait être appliquée à tous les postes exposés, depuis la reconstitution jusqu’à l’administration et l’élimination des déchets.
Discussion et conclusion.– Les risques chimiques sont globalement bien maîtrisés, en particulier du fait de la reconstitution centralisée des cytotoxiques. Mais il reste des points à améliorer, notamment les équipements de protection individuelle des infirmières, aides-soignantes et agents de service hospitalier, ainsi que la généralisation de l’éviction des salariées enceintes et allaitantes à tous les postes exposés.
Le dosage du platine urinaire a été demandé pour certaines catégories de salariés. Bien que les niveaux soient très faibles, la positivité des dosages chez les infirmières administrant les cytotoxiques reflète une exposition professionnelle et confirme l’insuffisance de prévention, en l’occurrence le port non systématique des gants.

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doi:10.1016/j.admp.2014.03.181

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