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Médecine du travail du personnel hospitalier

Enquête comparative sur le syndrome d’épuisement professionnel chez les anesthésistes réanimateurs et les autres praticiens des hôpitaux publics en France (enquête SESMAT).

Auteur     M-A Doppia
Auteur     M Estryn-Béhar
Auteur     C Fry
Auteur     K Guetarni
Auteur     T Lieutaud
Résumé     Objectif : Le syndrome d’épuisement professionnel (SdEP) a des répercussions néfastes sur la santé des professionnels de soins, mais aussi sur la qualité des soins. L’objectif de l’enquête santé et satisfaction des médecins au travail (SESMAT) était de mesurer la fréquence du SdEP chez les médecins et pharmaciens salariés (MPS) des établissements de soins. Les objectifs secondaires étaient de mettre en évidence les facteurs de risque du SdEP chez les anesthésistes réanimateurs (AR) et chez les autres praticiens.
Méthodes : Sur la base d’un questionnaire anonyme autodéclaratif diffusé via un site Internet, le SdEP a été exploré par le Copenhaguen Burnout Inventory (CBI) chez les AR et les autres praticiens. Différents scores ont été utilisés : pression quantitative de travail ; qualité du travail d’équipe ; influence au travail ; relations interpersonnelles ; santé perçue ; conflit travail/famille ; satisfaction du salaire. Une analyse multivariée par régression logistique multiple a cerné le rôle de chaque facteur.
Résultats : Parmi les 3196 MPS ayant rempli un questionnaire analysable, le CBI a permis de mesurer un score élevé de SdEP chez 38,4 % des AR et 42,4 % des autres praticiens (p <0,05). Dans chaque groupe, on constate un important défaut de perception de cette atteinte puisque seuls 15 % des praticiens identifient le SdEP. Les facteurs de risque du SdEP chez les AR sont une forte pression quantitative (ORaj=3,40 ; IC95 1,34-8,63), un score élevé de conflit travail/famille (ORaj=3,12 ; IC95 1,60-6,08), un score faible de qualité du travail d’équipe (ORaj=1,99 ; IC95 1,14-3,47), et des relations tendues dans l’équipe (ORaj=1,92 ; IC95 1,25-2,95). Ces facteurs de risque sont en majorité retrouvés chez les autres praticiens. Le sexe féminin, l’âge jeune et l’insatisfaction du salaire ont une influence significative, mais différente dans les deux groupes. La déclaration de harcèlement des supérieurs est retrouvée avec une influence significative uniquement chez les anesthésistes (ORaj=1,83 ; IC95 1,04-3,22).
Discussion : Le SdEP touche près d’un médecin ou pharmacien salarié sur deux. Les anesthésistes ne sont pas plus affectés que les autres professionnels et tous rencontrent des difficultés à identifier cet état. Réduire la pression quantitative, les conflits travail/famille et améliorer la qualité du travail d’équipe sont des objectifs primordiaux pour diminuer la fréquence du syndrome d’épuisement professionnel.
Publication     Annales Francaises D’anesthesie Et De Reanimation
Date     Oct 5, 2011

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doi:10.1016/j.annfar.2011.05.011

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